Tous les chocs communicationnels qui sévissent actuellement entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda relèvent à la fois de la diversion et de la préparation imminente à la guerre entre les deux pays.
Analyse du Professeur Nissé Mughendi Nzereka, enseignant à l’Université Catholique du Graben (UCG/Butembo). D’après cet internationaliste, ce jeu de ping-pong communicationnel sur la violation des résolutions de Luanda et de Nairobi se présente comme une occasion pour les deux pays d’éloigner la guerre pour se donner du temps de se préparer au pire.
Il encourage la RDC dans son élan pris ce jour, celui de la prise de conscience pour mettre fin une fois pour toutes à la crise sécuritaire dans la partie Est du pays.
« Tout ce ping-pong communicationnel est une diversion. Du coté rwandais, il faut éloigner la possibilité de guerre en développant des prétextes tout en se préparant au pire. Du coté congolais, c’est aussi une gestion du temps qui permet à la RDC de se préparer à la guerre. Si cette communication du coté congolais a visé à se donner le temps pour se préparer à la guerre, ça sera la bonne chose. Mais si c’est pour fuir la guerre, ça serait une très mauvaise chose, parce que ça ne résoudra rien dans les grands lacs », commente le Professeur Nissé Mughendi Nzereka.
Dans un communiqué publié le 17 Janvier, le Gouvernement congolais a accusé le Rwanda d’avoir violé les résolutions du mini-sommet de Luanda en continuant à soutenir les rebelles du M23 dans les territoires de Nyiragongo et de Rutshuru. En réaction, dans un communiqué rendu public jeudi 19 Janvier, le Gouvernement rwandais a reproché à Kinshasa son soutien aux groupes armés dont les Forces Démocratiques pour Libération du Rwanda (FDLR) pour combattre le M23. Selon Kigali, cet appui va à l’encontre des résolutions de Nairobi et de Luanda qui prônent la recherche pacifique de la paix.
Roger Mulyata