Trois morts, cinq jeeps Land Curseur et six motos incendiées, bilan provisoire de l’attaque d’un convoi humanitaire survenu la nuit de dimanche à lundi 1er juillet 2024 en ville de Butembo, province du Nord-Kivu, à l’Est de la République Démocratique du Congo.

Selon les informations recueillies auprès des autorités de base par rtvh.net, il s’agit d’un convoi humanitaire de l’Organisation non Gouvernementale Teafund qui est tombé entre les mains d’un « groupe de jeunes de vigilance » en patrouilles nocturnes au quartier Ngingi, en Commune de Mususa.

Ils se sont attaqués à ces véhicules qui quittaient le territoire de Lubero pour la ville de Beni, sous prétexte qu’ils transporteraient des présumés rebelles du M23.

Le Bourgmestre de la Commune de Mususa qui confirme l’information, fait savoir que les corps des victimes non identifiées gisaient encore au sol jusqu’à 15 heures de ce même lundi. Le commissaire supérieur Lyombo Walobanga Augustin qui s’en inquiète, dit envisager des mécanismes pour lever les corps du lieu de drame en attendant la suite des enquêtes. Tout en condamnant ce cas de justice populaire, il appelle ses administrés à une franche collaboration avec les services spécialisés.

Une pratique inhumaine

De son côté, la société civile coordination urbaine de Butembo déplore les cas de dérapages dans les patrouilles nocturnes organisées par des jeunes en groupes de vigilance dans certains quartiers. Bien que visant à prévenir l’infiltration du M23, ces initiatives locales sont caractérisées par des actes violents dont la justice populaire, fustige Mathe Saanane, président de cette structure citoyenne. Il demande aux jeunes de recadrer leurs actions.

« La vigilance est pour tout le monde. Parce que l’ennemi est vraiment à la porte de la ville. Néanmoins, nous devons recadrer notre surveillance. Il ne faudrait pas que cette surveillance se transforme en cas de tracasseries », conseille-t-il.

Cet incident intervient après la violente manifestation de samedi 29 juin provoquée par des rumeurs sur la présence des rebelles du M23 ou des officiers FARDC qui auraient fui le front à Kanyabayonga. Dans une communication faite ce lundi, la Police Nationale Congolaise (PNC) commissariat de Butembo dresse un bilan de deux morts et plusieurs blessés, deux armes ravies des mains d’un militaire FARDC et d’un policier par des manifestants, l’Hôtel Believe et des véhicules endommagés ainsi que des motos des particuliers emportées.

La Rédaction