La rumeur est devenue meurtrière en ville de Butembo depuis l’occupation, vendredi 28 Juin 2024 de la commune rurale de Kanyabayonga par la rébellion du Mouvement du 23 Mars (M23). Un expert en communication de crise accuse le silence des autorités compétentes sur les questions de l’heure.

Dans un entretien accordé à rtvh.net, mardi 02 juillet 2024, Deogratias Siku, expert en communication sur les risques, engagement communautaire et management stratégique, pense que la rumeur gagne du terrain à partir de la culture locale, dominée par une transmission particulière des informations entre les membres de la communauté.

« Dans le social de la communauté Nande, il y a une culture de la rumeur qu’on appelle Ambu, qui est une manière de transmettre les informations entre les membres de la communauté. Ça tire l’attention des acteurs et permet à ce que la rumeur se répande », déclare-t-il.

Outre ce facteur, Deogratias Siku évoque le silence des autorités urbaines et le retard de leurs communications qui alimentent la rumeur conduisant aux récents actes de violence signalés à Butembo.

« En fait, la rumeur nait du besoin de l’information, du besoin de la communication également. Quand on a un vide dans un tel besoin en terme d’information/communication, ce vide est rempli par n’importe quoi. C’est comme ça que la rumeur vient remplir le vide d’information qui est creusé par l’absence de la communication de la part des autorités. Lorsqu’on sait qu’il y a un événement majeur, un assassinat, une marche, il faut savoir que ce sont des questions qui suscitent des rumeurs », démontre-t-il.

Deogratias Siku appelle les autorités de la ville à la gestion rigoureuse des rumeurs en cette période de crise sécuritaire due à l’avancée dans le grand Nord-Kivu, à l’est de la RDC, de la rébellion du M23.

Puissance Mukirania