Troisième jour ce mercredi du mouvement de grève déclenché depuis le début de la semaine en ville de Butembo, au Nord-Kivu, par l’intersyndical des galeries et autres corporations du secteur économique.

Les grévistes dénoncent notamment la persistance de l’insécurité dans la région et la multiplicité des cas de tracasseries fiscales.

Commentant cette cessation des activités par les opérateurs économiques de Butembo, le Professeur Kahindo Muhesi Augustin pense qu’il s’agit d’un indicateur du « déficit de gouvernance participative dans la ville ».

« Cette gouvernance participative aurait dû permettre aux acteurs qui ont des revendications de rencontrer l’autorité », pense-t-il.

D’après cet analyste et enseignant à l’Université de Goma, l’attitude des opérateurs économiques devrait être interprétée comme une « expression de l’insatisfaction, estimant que l’Etat ne fait pas assez pour les sécuriser alors qu’il perçoit au même moment des taxes ».

Il propose la mise en place d’un cadre de concertation pour que les deux parties puissent dialoguer autour des différends qui les opposent.

« Que faut-il mettre en place dans ce cadre ? La réponse c’est la mise en place d’un cadre de concertation qui permettrait aux différents acteurs de discuter autour d’une table, pour essayer de creuser davantage les réclamations des acteurs de la paralysie des activités. Cela permettra de prendre en charge une partie de leurs revendications et faire en sorte que les activités économiques reprennent dans la ville », préconise le Professeur Kahindo Muhesi Augustin.

C’est depuis lundi 10 octobre que des activités économiques tournent au ralenti en ville de Butembo. Les portes des Boutiques, magasins et galéries restent fermées. Les officines pharmaceutiques, alimentations et stations services offrent seulement un service minimum.

Roger Mulyata