La solution à la guerre dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri ne peut pas venir seulement du gouvernement de la RDC, mais aussi des universitaires. Interpellation d’Edgar Katembo Mateso, chercheur en philosophie sociale et politique.

C’était au cours d’un échange scientifique avec les étudiants de l’Université de l’Assomption au Congo (UAC), mardi 9 Janvier 2024 en ville de Butembo, dans la province du Nord-Kivu. Edgar Katembo Mateso a développé le thème sur « la persistance de la guerre au Nord-Kivu et en Ituri, quel apport de l’intellectuel congolais pour la recherche de solutions ».

Dans son exposé, il a rappelé que la guerre à l’est de la RDC remonte à plus de deux décennies, sous un silence de la Communauté Internationale. Il a expliqué que cette situation s’est transformée à la fois en génocide, en guerre de balkanisation, en guerre économique, identitaire, d’occupation et en tentative de création d’un Etat islamique. Pour y faire face, il a invité la crème intellectuelle à s’impliquer dans la quête des solutions durables.

« Plaçons la guerre de l’Est au centre de nos recherches, mettons l’accent sur la dignité humaine, la rationalité et la liberté rénovatrice, orientons nos recherches sur les enjeux autour de cette problématique. Il faut un engagement dans la recherche des solutions, un engagement dirigé vers les changements. Il nous faut par les recherches, influencer les instances de prise de décisions, rationaliser le processus électoral, faire un vote responsable », a-t-il préconisé.

Depuis plus de deux décennies, le Nord-Kivu et l’Ituri, à l’Est de la République Démocratique du Congo connaissent un activisme accru des groupes armés locaux et étrangers, auteurs de plusieurs exactions contre les civils. À partir du mois de Mai 2021, ces deux privinces sont placées sous le régime de l’état de siège qui a pour objectif, restaurer la paix et l’autorité de l’Etat. Plus de deux ans après, ce régime spécial qualifié d’inefficace est largement critiqué par les acteurs de la société civile et les leaders politiques originaires de ces deux privinces.

Martin Leku