L’Organisation Internationale Médecin Sans Frontières (MSF) alerte la communauté humanitaire et les autorités de la RDC sur ce qu’elle qualifie de « catastrophe humanitaire dans la Province du Nord-Kivu ».
Dans son bulletin publié le 04 Avril 2023, elle fait savoir qu’en l’espace de quelques mois, des centaines de milliers de personnes ont été forcées de fuir leurs maisons et leurs villages pour se réfugier dans des familles d’accueil ou des sites informels.
Des conditions de vie désastreuses
Se basant sur les statistiques de l’Organisation des Nations-Unies, MSF indique que la Province du Nord-Kivu compte actuellement près de 2,5 millions de placés qui traversent des conditions de vie désastreuses.
« Autour de Goma, les abris de fortune réalisés avec quelques bâches en plastique et des moustiquaires, s’amassent à perte de vue, tandis que les églises et les écoles offrent à des nombreuses familles un refuge précaire. Environ 3 000 abris, accueillant à l’heure actuelle environ 15 000 personnes, ont été construits depuis un an dans la périphérie de Goma ; un chiffre bien trop faible par rapport à l’ampleur des besoins. Des familles entières sont depuis des mois à la merci des intempéries, des épidémies et des violences, comme en témoigne le nombre inquiétant des victimes de violences sexuelles que nous soignons chaque jour dans nos structures », lit-on dans ce bulletin.
Selon ce bulletin, ces familles sont exposées à plusieurs maladies.
« Au cours des mois passés, la rougeole et le choléra ont éclaté dans des sites de déplacés au nord de Goma, dans le territoire de Nyiragongo, tandis que ces dernières semaines la situation sanitaire est devenue critique à Bulengo et Lushagala, où les cas suspects de rougeole et de choléra se sont multipliés », note ce document.
Accès restreint aux soins de santé
À en croire cette organisation, les conséquences de la crise sécuritaire s’observent dans les territoires de Masisi, Rutshuru et Lubero où l’accès aux structures sanitaires devient de plus en plus difficile.
« Des nombreuses structures médicales sont à court de médicaments à cause des problèmes d’approvisionnement. Dans le territoire de Rutshuru par exemple, certains centres de santé n’ont pas reçu des médicaments depuis des mois. Dans ces territoires, l’accès aux soins, déjà difficile auparavant, l’est devenu encore plus aujourd’hui étant donné le manque des structures de santé fonctionnelles et le coût des soins médicaux, inabordable pour beaucoup dans le contexte de la crise économique actuelle », souligne MSF.
Face à cette situation, Médecins Sans Frontières affirme que ses équipes d’urgence continuent à offrir des soins médicaux, assurer l’approvisionnement en eau potable et renforcer les conditions d’hygiène sur différents sites de déplacés.
La Rédaction