Le député provincial, Prince Kihangi Kyamwami propose la mise en place d’un système de gestion rotative de la province du Nord-Kivu, à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC).

Cette initiative est contenue dans sa lettre adressée au Président de la République et Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi. Cet élu du territoire de Walikale motive sa démarche par ce qu’il qualifie de nécessité de donner la chance à toutes les communautés, y compris celles considérées comme minoritaires, de participer à la gestion de la province.

En réaction, certains habitants de la ville de Butembo qui ont préféré garder l’anonymat soutiennent cette proposition. A les en croire, la gestion rotative du gouvernorat de province pourra contribuer à la restauration de la paix et de la cohésion sociale au Nord Kivu.

Par contre, l’opinion majoritaire de cette ville de la partie nord de la province du Nord-Kivu s’oppose à l’idée. Elle estime que cette initiative viole les règles démocratiques qui prônent notamment la libre compétitivité pour des postes électifs.

« La voie démocratique se fonde sur la dictature de la majorité par la minorité. La proposition d’une gestion rotative de la province du Nord-Kivu viole donc les lois du pays », expliquent tour à tour Trésor Mathe Mbayahi et Héritier Mbakwiravyo.

De son côté, le juriste Delico Mbambu Nyamwami, activiste des droits humains appelle le Chef de l’Etat à la sagesse pour départager les deux camps.

« Il n’y a pas une question de représentativité de la minorité au niveau de la province. C’est plutôt une question de gestion par rapport à la loi. Si aujourd’hui le gouverneur est issu de la souche Hutu, on ne peut pas s’opposer parce que c’est la législation congolaise », évoque-t-il.

Dans sa correspondance, le député Prince Kihangi Kyamwami plaide pour que la proposition portant gestion rotative de la province du Nord-Kivu soit mise en pratique au cours de la législature 2024-2028.

Babakar Vikwa