Les conditions de vie des déplacés venus de Rutshuru vivant au sud du territoire de Lubero, en province du Nord-Kivu, deviennent de plus en plus déplorables. Ils sont plus de 20 mille ménages ayant fui l’avancée des rebelles du M23.
Dans les agglomérations d’accueil, ces derniers vivent dans des conditions inhumaines. Cette situation s’est accentuée depuis l’arrivée la semaine dernière d’une nouvelle vague en provenance des groupements Bambu et Mutanda.
Se confiant au correspondant de rtvh.net à Lubero, certains qui sont hébergés en commune rurale de Kanyabanyonga affirment passer la nuit dans des salles de manifestations.
« Nous dormons dans cette salle de manifestations. Lorsqu’il y a fête de mariage ou une autre manifestation, nous sommes mis à l’extérieur durant toute la journée, pour accéder à la salle à partir de 18 ou 19 heures », déclare une déplacée.
Une autre déplore le manque de nourritures qui expose les enfants à plusieurs dangers sanitaires.
« Ici nous vivons dans des très mauvaises conditions. Aujourd’hui, nous voulons même que nous puissions payer de l’eau. Les enfants sont en train de quémander pour trouver quelque chose à manger au risque de se perdre », fait-elle savoir.
Ces nécessiteux appellent les humanitaires à leur venir en aide. Et au Gouvernement de tout mettre en œuvre afin qu’ils regagnent leurs milieux de vie.
« Nous appelons seulement le Gouvernement congolais à nous faire rentrer chez nous, parce qu’ici nous vivons difficilement. Nous demandons aussi aux humanitaires de nous venir en aide », pladent-ils.
Par ailleurs, ceux venus du territoire de Walikale, dans le groupement Ikobo suite aux hostilités entre les groupes armés Nduma Defence Of Congo (NDC) Rénové de Guidon et le Front des Patriotes pour la Paix/Armée du Peuple (FPP/AP) de Kabido, en novembre 2022, traversent des conditions humanitaires critiques. Ils vivent sans aucune assistance.
Les autorités administratives locales parlent de plus de 40 000 familles de déplacés internes identifiées au sud de Lubero. Dans la partie nord de ce territoire, plus de 15 000 familles sont confrontées aux mêmes problèmes. Ce sont essentiellement des habitants de la chefferie des Baswagha qui font face à l’activisme accru des groupes Maï-Maï.
Asaph Litimire