Dans un communiqué officiel signé mercredi 1er Mars 2023, le Gouvernement Provincial du Nord-Kivu a autorisé la circulation des biens et des marchandises dans les zones occupées par la coalition M23-RDF, en territoires de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi.

En réaction à cette annonce, le vice-président de la Coordination Provinciale de la société civile du Nord-Kivu exprime ses inquiétudes par rapport à la matérialisation de cette mesure et surtout aux garanties sécuritaires accordées aux opérateurs économiques.

Dans une tribune publiée ce jeudi, Edgar Katembo Mateso souhaiterait savoir pourquoi le message du Gouverneur semble répondre à la fois à la demande des opérateurs économiques et à l’accusation des éléments du M23-RDF contre les FARDC selon laquelle, par des bombardements, l’armée congolaise empêche la population à circuler dans toutes les zones sous le contrôle du M23-RDF.

« Par cet acte, le Gouverneur ne tombe-t-il pas dans le piège des agresseurs rwandais en leur offrant un bouclier humain ? Comment l’armée congolaise saura-t-elle encore pilonner et bombarder les positions rebelles dès lors que les civils seront en train d’y effectuer des mouvements et des activités commerciales. Ces va et vient de la population civile ne risquent-ils pas d’infiltrer les zones non encore sous le contrôle du M23-RDF et ainsi accélérer la chute d’autres entités ?», s’interroge-t-il.

Il poursuit son questionnement en se demandant si ces mouvements des marchands ne peuvent-ils pas constituer une source de financement du M23-RDF qui, à coup sûr, ne manquera pas d’imposer une taxation sur les biens et marchandises qui traversent les zones sous son contrôle.

« En cas d’incident sécuritaire dans les zones hors contrôle des FARDC, qui en assumera les responsabilités ? N’est-ce pas exposer inutilement les vies des pauvres citoyens congolais? Est-ce un aveu d’incapacité pour le Gouvernement Congolais à ne plus être en mesure de récupérer les espaces perdus et qu’il ne fallait pas ainsi en empêcher indéfiniment les mouvements des populations civiles ? », enchaine-t-il.

Enfin, le vice-président de la société civile du Nord-Kivu se demande pourquoi à chaque fois qu’on annonce la supériorité des FARDC sur le M23, il y a des messages comme, cessez-le-feu, couloir humanitaire, Droit International Humanitaire, etc.

Selon le communiqué de l’exécutif provincial du Nord-Kivu, la reprise des trafics concerne les axes routiers, Goma-Rutshuru-Kanyabayonga, Goma-Sake-Kitshanga-Kanyabayonga, Goma-Sake-Kitshanga-Pinga et Goma-Sake-Mushaki-Masisi-Walikale.

Martin Leku