Face à l’avancée des rebelles du Mouvement du 23 Mars (M23) au Nord-kivu, la coordination provinciale de la société civile plaide pour des sanctions ciblées contre des responsables du régime Rwandais.
par Prosper Buhuru, Goma
Dans une déclaration faite devant la presse, jeudi 19 décembre 2024 à Goma, la société civile du Nord-kivu s’indigne contre des exactions commises par des troupes Rwandaises à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Outre les massacres des civils dans les zones sous occupation rebelle, elle dénonce également une crise humanitaire provoquée par l’agression Rwandaise sur le territoire congolais.
D’après les forces vives de la province, l’annulation unilatérale du sommet de Luanda suite au refus de Kigali, a coïncidé avec la nouvelle offensive de la coalition M23/RDF à Matembe et Alimbongo, au sud du territoire de Lubero.
« Une photographie rendue publique par Willy Ngoma, porte-parole du M23, confirme encore une fois la présence à Matembe d’un membre des forces spéciales rwandaises équipé d’un fusil d’assaut CZ BREN II. La diffusion de cette image constitue une preuve tangible de plus sur l’implication directe du Rwanda dans les hostilités en RDC », lit-on dans cette déclaration.
La coordination provinciale de la société civile qualifie cette attitude du Rwanda, des manœuvres du régime de Kigali qui confirment qu’il agit en contradiction flagrante avec ses engagements régionaux. Notamment, ceux issus de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba de 2013 et des mécanismes de suivi des processus de paix.
« Ces actions constituent une violation du principe de non-ingérence tel qu’inscrit dans l’article 24 de la Charte de l’ONU, des résolutions du Conseil de sécurité de cette organisation appelant à la neutralisation des groupes armés dans la région des Grands Lacs et de la coopération régionale pour la paix », désapprouve-t-elle.
Face à cette situation, la société civile du Nord-Kivu plaide auprès de la communauté internationale pour l’imposition des sanctions ciblées contre les responsables de cette ingérence et d’exiger le retrait immédiat des RDF du sol congolais. Aux organisations régionales et internationales de renforcer les mécanismes de suivi et de vérification, en déployant des observateurs indépendants pour garantir la cessation des hostilités.
A lire aussi