Les groupes de pression et mouvements citoyens de la ville de Butembo s’opposent au retrait envisagé de l’armée Ougandaise du territoire de Lubero, dans la province du Nord-Kivu, à l’Est de la RDC. Une position que le PPRD de Joseph Kabila qualifie de « manipulation politicienne ».
par la Rédaction/RTVH
Lundi 31 mars 2025, la synergie des mouvements citoyens et groupes de pression a annoncé des manifestations populaires, mardi 1er et mercredi 2 avril 2025, pour exiger à Uganda People’s Defence Forces (UPDF), la poursuite de sa mission aux côtés des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC).
« C’est à partir de l’appui de l’UPDF que la menace M23/AFC n’a pas pu atteindre le reste de la province du Nord-Kivu », déclare-t-elle.
De son côté, le député provincial Bienvenu Lutsumbi estime que le retrait de l’UPDF de Lubero aura des répercussions majeures sur l’évolution de ce conflit. Il rappelle que le Gouvernement congolais portera la responsabilité de ce qui arrivera désormais aux villes de Butembo et Beni, tout en lui demandant de capitaliser la présence des troupes ougandaises dans la zone.
Manipulation des acteurs sociaux
Réagissant à cette position des acteurs socio-politiques de Butembo-Beni et Lubero, l’opposant politique, Ferdinand Kambere parle d’une « manipulation pour des fins politiciennes ». Le Secrétaire permanent adjoint du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) estime que l’armée ougandaise n’est pas innocente dans la crise sécuritaire qui secoue l’Est de la RDC.
« A Butembo, l’on serait en train de dire à la population que si les ougandais partent, c’est fini. Mais, c’est fini comment ? Des rapports ont démontré que l’UPDF a assisté le M23. Pourquoi veut-on que l’UPDF reste chez nous ? Ils doivent partir, toutes les forces armées étrangères et tous ces groupes armés doivent déposer les armes. Pour moi, c’est juste une manipulation politicienne », réagit ce haut cadre du parti cher au Président honoraire de la RDC, Joseph Kabila.
L’armée ougandaise est présente au Nord-Kivu depuis fin 2021 à la demande de Kinshasa. Sa mission officielle consiste à traquer les terroristes d’Allied Democratic Forces (ADF), conjointement avec l’armée congolaise au Nord-Kivu et en Ituri.