La société civile du Nord-Kivu exprime sa crainte face à la multiplicité des forces armées étrangères déployées à l’Est de la République Démocratique du Congo.

Cette crainte exprimée par le premier vice-président de la coordination provinciale de la société civile du Nord-Kivu, fait suite à l’annonce du déploiement prochain des militaires de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC) à l’Est de la RDC. Edgar Katembo Mateso estime que l’expérience de la guerre dans le pays devrait motiver les autorités à prendre autrement les décisions face à l’insécurité grandissante.

À l’en croire, la pluralité des forces étrangères risque d’empirer la situation au lieu d’être une solution.

« Avec l’expérience de 30 ans de guerre, nous devrions suffisamment être outillés. Les autorités congolaises devraient tirer des leçons de toute cette expérience des guerres avec les armées étrangères. Notre crainte est qu’en un certain moment, ces étrangers risquent de refuser de quitter le sol congolais. Ça aura été grave et ça sera difficile à gérer. Ils peuvent partir tout en continuant à renforcer les agresseurs et les groupes armés. Donc, notre pays ne devrait pas être un champ expérimental où des pays qui n’ont pas d’expériences de guerre doivent envoyer des militaires », commente-t-il.

Cet acteur des forces vives du Nord-Kivu recommande au Gouvernement congolais de chercher des solutions en interne, pour pacification du Pays.

« La solution au problème congolais ne viendra jamais de l’extérieur. Nous devons investir dans nos propres enfants qui ont déjà acquis un certain patriotisme afin qu’eux-mêmes puissent aider leur pays et pacifier le territoire national », plaide Edgar Katembo Mateso.

Le Sommet de la troïka, organe chargé des questions de défense et de sécurité de la SADC a approuvé lors de son sommet extraordinaire tenu lundi 08 Mai 2023 à Windhoek (Namibie), le déploiement de sa force en RDC. 24heures après, le Chef de l’Etat congolais, Félix Tshisekedi a déclaré que la Force Régionale de l’EAC-RF pourrait quitter son pays au mois de juin prochain

Martin Leku