Les riverains de la prison de Butembo, en province du Nord-Kivu, alertent sur le risque sanitaire auquel ils sont exposés à cause de l’insalubrité de cette maison carcérale.

Depuis plusieurs semaines maintenant, des eaux usées contenant des excréments humains jonchent la rue menant à Kwangura. Selon des témoignages des donneurs de l’alerte, ces liquides à la base d’une odeur nauséabonde proviennent de la prison.

Angélique, tenancière d’une alimentation non loin de la maison carcérale, parle d’une situation aux risques sanitaires incalculables.

« Ces odeurs nous gênent sérieusement. Mais, comme nous n’avons aucune marge de manœuvre, nous souffrons dans le silence. Si à l’origine c’était un citoyen ordinaire, il serait déjà interpellé. Mais, comme c’est l’Etat lui-même, qui va en parler ? Malgré ces odeurs, nous sommes obligés de manger que faire ! », déplore-t-elle.

Ushindi, mécanicien de profession ayant son petit garage au rond-point de la paix, situé à côté de la marie, en appelle à la responsabilité de l’Etat.

« Nous nous efforçons seulement de supporter cette malheureuse situation, mais ça nous gêne énormément. Les autorités doivent voir que faire pour nous aider », lance-t-il.

Interrogé par rtvh.net sur le risque sanitaire lié au jonchement de ces déchets, le Docteur Kasereka Amani Grace indique que les riverains sont exposés à des maladies des mains sales, dont la fièvre typhoïde.

« Il y a des mouches qui vont se déposer sur ces matières fécales et iront se déposer sur la nourriture. Pendant 5 secondes, elles vont déféquer le microbe. Les gens vont manger la nourriture avec le microbe sans s’en rendre compte. Pour prévenir ce danger, il faut vider ou se débarrasser de ces latrines », conseille-t-il.

Pour sa part, le député provincial Chafi Musitu affirme avoir saisi le gouverneur de la province du Nord-Kivu pour trouver une solution au débordement des eaux usées contenant des excréments humains à la prison de Kakwangura. Il promet d’échanger également avec le Maire de Butembo autour de la question, avant d’écrire au Ministre de la justice en vue du désengorgement et de la délocalisation de cette maison carcérale.

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