Le régime de l’état de siège a totalisé, lundi 6 mai 2024, trois (3) ans depuis son instauration dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, à l’est de la République Démocratique du Congo (RDC).

Dans la province de l’Ituri, les avis restent partagés quant au bilan de cette administration militaire instituée depuis 2021 par le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi. La société civile dresse un bilan négatif de ce régime spécial. Elle déplore des attaques répétitives des groupes armés contre les sites des déplacés et la naissance des nouvelles milices en plein état de siège.

« Vous allez vous rendre compte que jusqu’à ce moment, aucun groupe armé n’a été neutralisé par les autorités de l’état de siège. Au contraire, on a vu des groupes armés se créer. Nous n’avons pas vu un seul site des déplacés être fermé en Ituri », se désole Dieudonné Lossa, coordonnateur provincial de la société civile.

Le ministre provincial en charge du plan, budget et investissement en congé, pense que les animateurs de l’état de siège se préoccupent plus des infrastructures que la sécurité de la population.

« Nous sommes dans un état de siège infrastructurel ; c’est-à-dire ce sont des infrastructures qui sont développées au lieu des mécanismes de sécurité », fait savoir Pascal Kakoraki Baguma.

Pour sa part, l’acteur politique de l’opposition, Luc Malembe reconnaît que l’administration militaire a eu certains effets positifs sur la sécurisation des territoires d’Irumu et de Djugu.

« S’il y a un territoire que l’état de siège peut se vanter d’avoir réussi à pacifier et à restaurer l’autorité de l’Etat, c’est bien le territoire d’Irumu. A Djugu, la guerre est finie. Ce qui reste c’est la guerre de l’or », soutient-il.

Le Chef de l’Etat congolais Félix Tshisekedi avait proclamé, le 6 mai 2021, l’état de siège au Nord-Kivu et en Ituri dont l’objectif principal était de restaurer l’autorité de l’état en mettant fin à l’activisme des groupes armés nationaux et étrangers.

Nickson Manzekele