Le Président du Rwanda, Paul Kagame accepte d’exhorter le M23 à observer un cessez-le-feu immédiat. Ce mouvement rebelle s’affronte aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) dans le territoire de Rutshuru, en Province du Nord-Kivu, depuis plusieurs semaines.
L’annonce est contenue dans un communiqué signé vendredi 18 Novembre 2022 par Uhuru Kenyatta, ancien Président du Kenya, désigné comme facilitateur dans la crise entre Kinshasa et Kigali.
Commentant cette actualité, le Professeur Kahindo Muhesi Augustin pense que cette acceptation du Rwanda serait une fuite en avant et une diplomatie de séduction auprès de la communauté internationale.
Dans une interview accordée à rtvh.net, samedi 19 novembre 2022, cet enseignant des sciences politiques à l’Université de Goma explique que cet engagement résulte de la réactivation du processus de Nairobi et la pression de certaines puissances sur le Rwanda.
« En matière de diplomatie sanctionnée par les déclarations d’Etat, il y a une différence entre le dire et le faire, le vouloir faire et la pratique. Il faut tout de même se méfier de ces déclarations-là. Puisqu’on ne sait pas combien des militaires rwandais il y aurait sur le sol congolais ? À quel endroit ils seraient positionnés ? Quels seraient les signes distinctifs ? Et quelles sont les armes qu’ils ont ? N’ayant pas ces chiffres officiels, il est fort possible que le Rwanda, tout en affichant ces déclarations séductives, continue à renforcer le M23 », analyse Kahindo Muhesi Augustin.
Sur le plan militaire, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) annoncent avoir repris certaines positions occupées il ya moins d’une semaine par les rebelles du M23 soutenus par l’armée rwandaise dans le territoire de Nyiragongo, au nord de la ville de Goma.
Roger Mulyata