L’Organisation Non Gouvernementale Journaliste en Danger (JED) peint un tableau sombre de la situation sécuritaire des journalistes en République Démocratique du Congo (RDC).

Dans son rapport annuel publié à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes, célébrée chaque le 2 novembre, JED dit avoir enregistré 124 cas d’atteinte à la liberté de la presse depuis janvier 2022. Ce rapport met un accent sur les menaces et attaques contre les journalistes congolais enregistrées au cours de cette année.

« 49 journalistes menacés, 37 arrêtés, 18 agressés, 17 médias ou émissions interdites, 2 journalistes enlevés et un journaliste tué. Ce qui fait un total de 124 cas d’atteinte à la liberté de la presse recensés en RDC depuis le début de l’année 2022 », lit-on dans ce rapport.

À la base de ce tableau sombre, cette organisation de défense des droits des journalistes cite l’environnement politique et sécuritaire marqué par des conflits armés à l’Est du pays, l’existence d’une loi sur la presse répressive et vieille qui criminalise les délits de presse et prévoit des lourdes peines d’emprisonnement des journalistes. À cela s’ajoute la multiplication des cas d’abus de pouvoir des personnes qui détiennent une parcelle de pouvoir et qui se vengent contre les journalistes.

Face à cette situation, JED demande la création des conditions qui permettent l’émergence d’un secteur des médias libres, indépendants et professionnels. Il ajoute que ces conditions doivent passer par la reforme sans délai de la loi actuelle sur la presse en consacrant le principe de la dépénalisation des délits de presse, la dotation de la RDC d’une loi d’accès à l’information publique, la fin des arrestations arbitraires des journalistes et des fermetures injustifiées des médias.

Cette ONG recommande aussi la mise en place d’un mécanisme national de protection des journalistes constitué des relais dans les différentes institutions concernées par la question de la sécurité́ afin que les exactions commises contre les professionnels des médias ne restent pas impunies.

Nzanzu kamuha