Le Ministre du Commerce Extérieur, Julien Paluku Kahongya a été invité, mercredi 14 Mai 2025 à l’Assemblée Nationale, en ville de Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo. Il a répondu à une question orale avec débat, portant sur « l’interdiction du transbordement à l’importation au niveau des frontières du pays ».

Dans son exposé, Julien Paluku a expliqué le transbordement comme l’endroit où une cargaison change de moyen de transport. « Cela se fait généralement dans des points d’entrée ou frontières, c’est-à-dire, les gares, les aéroports ou les ports », a-t-il indiqué.

Aucune mesure officielle interdisant le transbordement

Il a précisé que jusque là, le Gouvernement n’a pris aucune mesure interdisant le transbordement qui constitue une exception au transit, contrairement à ce qui se dit au sein de l’opinion nationale. Toutefois, il a soutenu que cette pratique est condamnable lorsqu’elle est réalisée en dehors des normes requises.

« En effet, il est de pratique courante aux frontières de la RDC que des cargaisons entières soient fractionnées afin de bénéficier de manière indue du régime transfrontalier, ce qui occasionne d’énormes pertes de recettes du Trésor Public pendant que les pays de transit où s’effectue ledit fractionnement tirent beaucoup de profits. A titre illustratif, les concepts tels que, Bilanga à Kasumbalesa, Magerwa au Rwanda, Jua Kali à Kasindi, Chorachora à Goma, Loufoques à Lufu, Ba Romains au Beach Ngobila à Kinshasa,…sont très révélateurs et éloquents pour mieux exprimer les pratiques qui voilent la fraude douanière au niveau de nos frontières », a-t-il déploré.

Fractionnement des marchandises : une perte pour l’Etat congolais

Au sujet du fractionnement des marchandises, le Ministre du Commerce Extérieur a évoqué d’énormes pertes qu’entraine cette pratique pour le Trésor Public congolais.

« Nous citons ici le cas de souscription à la licence d’importation des biens par certains opérateurs économiques. Le constat y afférent a révélé qu’il en existe des licences échues mais non apurées auprès de certaines banques commerciales. Les données recueillies auprès de nos services renseignent ce qui suit au sujet de la valeur des licences échues non apurées : USD 1,8 milliards en 2019 ; USD 2,6 milliards en 2020; USD 3,6 milliards en 2021 ; USD 3 milliards en 2022 ; USD 4,3 milliards en 2023 et USD 3,9 milliards en 2024 », a-t-il révélé.

D’après Julien Paluku, le transbordement non encadré par la douane et le fractionnement des marchandises dans les pays de transit constituent une autre forme de guerre économique qui tue à petit feu l’économie congolaise.

Parlant des mesures de sauvegarde de l’industrie locale, il a évoqué les arrêtés ministériels interdisant temporairement l’importation de certains produits en RDC. À l’en croire, ces mesures de restriction contribuent à maintenir et à créer des emplois, à attirer et à promouvoir les investissements, à réduire la facture des importations, à favoriser et diversifier les exportations. Elles entrent aussi dans la droite ligne de la mise en œuvre des engagements pris par le Président de la République, Félix Tshisekedi pour son dernier quinquennat.

Le Ministre du Commerce Extérieur de la RDC, Julien Paluku Kahongya a répondu à la question orale avec débat du député national Katembo Kambere Thaddée. Ce dernier s’est dit satisfait de la qualité de l’intervention et des éléments de réponses fournis à la représentation nationale par ce membre du Gouvernement Judith Suminwa.