Le Rwanda a annoncé son retrait de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), à l’issue du 26ème sommet de cette organisation sous-régionale, tenu samedi 7 Juin 2025 à Malabo, capitale de la Guinée Equatoriale. L’analyste politique et économique, Dady Saleh pense que le retrait de Kigali est une opportunité pour Kinshasa.

Le Rwanda motive son retrait par la décision des Chefs d’États et des Gouvernements de la CEEAC qui ont prolongé le mandat de Teodoro Obiang Nguema à la présidence tournante de cette organisation, écartant le pays de Paul Kagame, initialement prévu à ce poste. Kigali est accusé par Kinshasa de soutenir la rébellion du Mouvement du 23 Mars (M23).

Le Rwanda fustige ce qu’il qualifie d’échec de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale à faire respecter ses propres règles et son instrumentalisation par Kinshasa avec le soutien de certains Etats membres, selon le communiqué du Ministère des affaires étrangères rwandais.

Tendances anglophones de Kigali …

Commentant l’impact de la décision du Gouvernement rwandais sur l’avenir de la CEEAC, le Professeur Dady Saleh ne croit pas aux « conséquences majeures » sur le fonctionnement et l’avenir de cette organisation. Il fait savoir que le Rwanda déjà dominé par ses tendances anglophones, n’avait pas le même poids économique que la RDC dans la CEEAC.

« Le Rwanda en quittant cette plate-forme d’une façon naturelle, n’avait plus grand-chose à faire avec ses tendances anglophones, notamment la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC). C’est clair que le Rwanda n’y voit pas trop ses intérêts après s’être découvert dans son jeu de balkanisation de la RDC », commente-t-il.

Une opportunité pour Kinshasa !

Sur le plan sécuritaire, la RDC devrait profiter de ce retrait du Rwanda pour obtenir le soutien militaire des pays membres de la CEEAC dont les textes condamnent l’agression d’un Etat membre par un autre, encourage le Professeur Dady Saleh.

« Je pense que ce retrait peut être bénéfique pour la RDC afin qu’elle se reconcentre avec un leadership plus clair et sans confusion. Essayer de convaincre ces pays à les soutenir militairement », analyse le Professeur Dady Saleh.

Dans le communiqué qui a sanctionné le 26e sommet de la CEEAC, les Chefs d’Etats et des Gouvernements membres ont appelé à la désescalade et au retrait immédiat des troupes rwandaises du territoire congolais, réitérant leur attachement aux voies pacifiques de résolution des conflits à l’Est de la RDC.