L’abattage clandestin des bêtes pour l’organisation des cérémonies festives, constitue un risque pour la santé de la population de la ville de Butembo. Interpellation de l’Inspection locale de l’Agriculture et Elevage, face à là propagation de la maladie d’anthrax ou fièvre charbonneuse dans la province du Nord-Kivu, à l’Est de la RDC.
Par Babakar Vikwa
A Butembo, des bêtes dont les chèvres sont clandestinement abattues dans des quartiers pour des fins festives ou funéraires. L’inspection locale de l’Agriculture et Elevage affirme qu’avant leur abattage, ces animaux ne sont pas soumis à une expertise d’un médecin vétérinaire. Elle craint la transmission notamment de la maladie d’anthrax, de l’animal à l’homme.
Outre le risque de contamination de l’anthrax, l’abattage clandestin peut également provoquer d’autres maladies zoonotiques, dont la tuberculose.
« Les animaux abattus clandestinement échappent à toute inspection vétérinaire. Par conséquent, des pathologies zoonotiques graves comme la tuberculose bovine, la brucellose, … peuvent être transmises à l’homme via la viande. On risque d’assister à la prolifération des maladies animales. Cela favorisera la persistance des foyers épidémiques et compromettra la biodiversité du secteur national », explique le médecin vétérinaire, Crispin Mulemberi.
Pour lutter contre l’abattage clandestin des bêtes, cet enseignant des cours à l’Université Catholique du Graben (UCG) conseille le recours à l’expertise vétérinaire et le renforcement de l’inspection vétérinaire.
« L’image de la crédibilité des institutions sanitaires et vétérinaires sera salie lorsque les populations vont consommer une viande douteuse. Elles peuvent tomber malades. Ainsi, la lutte contre l’abattage clandestin doit être une affaire de tous », préconise-t-il.
L’Inspection de l’Agriculture et Elevage affirme avoir instruit les abatteurs de bêtes au respect des règles dans ce domaine. Des sources sanitaires rapportent plusieurs cas suspects d’anthrax signalés dans les zones environnant la ville de Butembo.