Les Forces politiques, membres de l’opposition de la République Démocratique du Congo (RDC) disent soutenir les démarches diplomatiques visant le retour de la paix dans l’Est du pays. Toutefois, elles exigent la publication de tous les accords que le Gouvernement congolais signe avec d’autres parties impliquées dans la crise sécuritaire.
par Martin Leku
Les Forces politiques de l’opposition congolaise, dont l’EciDé/Lamuka de Martin Fayulu, Ensemble pour la République de Moïse Katumbi, Envol de Delly Sesanga et le Front Commun pour le Congo de Joseph Kabila, ont signé une déclaration commune, jeudi 1er mai 2025. Elles saluent l’abandon de la solution militaire et l’engagement en faveur d’une solution diplomatique au conflit armé en RDC. Entre autres, la Déclaration Conjointe RDC et AFC/M23 en date du 23 avril 2025 et la Déclaration de Principes entre la RDC et le Rwanda, en date du 25 avril 2025.
« Elles représentent une avancée significative mais qu’elles ne constituent pas pour autant, une base suffisante pour une solution définitive et durable de la crise, vu qu’elles n’en abordent que les aspects extérieurs et militaires, au demeurant en défaveur de la RDC », notent-elles.
Non prise en compte des causes endogènes
Ces forces politiques insistent sur la prise en compte des causes profondes endogènes de la crise, que sont la violation intentionnelle de la Constitution, la poursuite de la gabegie financière, la mauvaise gouvernance, la violation systématique des droits humains, la restriction des libertés fondamentales et la consolidation de la dictature par les tenants actuels du pouvoir. Elles adjoignent celles exogènes, telles que la violation des frontières, l’exploitation illicite des minerais du Congo-Kinshasa.
« Pour être un vecteur de la construction de la paix et de la sécurité, l’intégration économique sous régionale doit s’opérer dans le respect, tant de la souveraineté permanente de chaque pays sur ses richesses et ses ressources naturelles, que de la sauvegarde des intérêts économiques respectifs dans le développement et l’organisation des chaines de valeurs et d’approvisionnement. Et à ce titre, exigeons la publication des accords et arrangements pris en vue d’informer dans la transparence la Nation toute entière », recommandent ces 4 leaders de l’opposition congolaise.
Par ailleurs, ils exigent le retrait du sol congolais, de toutes les forces étrangères et des mercenaires, afin de créer des conditions optimales pour le règlement des différends entre Congolais et le retour des personnes déplacées dans leurs lieux de résidence et des réfugiés dans leurs pays.
Soutien à une solution durable à la crise
Ils réitèrent leur détermination à œuvrer ensemble pour une solution durable à la crise, permettant de rétablir la cohésion nationale et la démocratie, de rendre son indépendance à la justice, et de mettre rapidement fin au calvaire que traversent les congolais.
Les Forces politiques, membres de l’opposition congolaise réaffirment leur soutien au dialogue interne pour permettre aux Congolais d’identifier les causes profondes internes et externes de la crise et de lui trouver des solutions pérennes.
« A cet effet, réaffirmons notre soutien à l’initiative conjointe CENCO-ECC, qui a le triple mérite d’être, à ce jour, la seule initiative portée par des congolais, privilégiant un dialogue ouvert à toutes les parties prenantes congolaises sans exclusive, et soucieuse d’examiner la crise congolaise dans sa globalité, avec pour objectif, la paix et le bien vivre ensemble, au Congo comme dans la sous-région », soutiennent-elles.
Cette déclaration intervient à la veille de la signature de l’accord entre la République Démocratique du Congo et la République du Rwanda, annoncée pour vendredi 2 Mai 2025 à Washington, aux États-Unis d’Amérique. Un accord qui entre dans le cadre de la désescalade armée dans la sous-région.