L’inspection provinciale de la santé du Nord-Kivu, dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), alerte sur la présence des produits pharmaceutiques contrefaits et falsifiés sur le marché.
par Martin Leku
L’alerte est contenue dans une circulaire signée le 13 Mai 2025 par l’inspecteur Provincial intérimaire de la santé du Nord-Kivu, Mutwalughuma Jerlas. Douze (12) médicaments contrefaits et falsifiés sont listés dans cette circulaire avec leur désignation, numéro du lot, date d’expiration, laboratoire et pays d’origine.
Interrogé par rtvh.net, l’inspecteur Kasereka Kahamba Florent du Bureau pharmacie, médicaments et plantes médicinales à Butembo, demande aux professionnels de la santé et du secteur pharmaceutique de veiller spécifiquement sur les produits repris dans ce document.
« Les produits contrefaits et falsifiés qui sont sur le marché seront différenciés sur base du numéro de lot et du laboratoire de fabrication. Par exemple, la cloxacilline, ça ne veut pas dire que ce sont toutes les cloxacillines qui sont contrefaites. Mais, ça sera la cloxacilline qui porte le numéro de lot 00718 de la maison Keko et fabriquée en Tanzanie. La spécification devrait être claire et les professionnels de santé du secteur pharmaceutique sont appelés à ne pas créer la confusion dans la tête des clients », explique-t-il.
Pour prévenir la commercialisation de ces médicaments contrefaits et falsifiés sur le marché, Kasereka Kahamba affirme que sa structure a déjà briefé les différentes associations de tenanciers des officines pharmaceutiques en villes de Beni et Butembo ainsi qu’en territoires de Beni et Lubero.
L’inspection provinciale de la santé qui déconseille l’achat des médicaments sur la rue, rassure de l’évacuation en cours de ces produits sur le marché. Elle appelle la population à faire confiance aux professionnels de la santé et tenanciers des officines pharmaceutiques.
En réaction, le bureau de l’Association des Tenanciers des Pharmacies de Butembo-Lubero (ATEPHALU) affirme détenir une copie de cette circulaire. Cependant, il déplore l’absence du bulletin d’analyse de ces produits provenant de l’Office Congolais de Contrôle (OCC). L’ATEPHALU demande à l’Inspection Provinciale de la Santé d’organiser une rencontre directe avec les membres de cette association pour leur expliquer la motivation et les types de produits décelés.
Selon la note circulaire, d’autres produits non encore décelés seraient en circulation sur le marché. D’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), un médicament contrefait est un produit pharmaceutique dont l’identité et/ou l’origine est délibérément et frauduleusement falsifiée.

