Plusieurs personnes s’interrogent sur le mouvement des troupes évacuées de Goma pour la ville de Kinshasa, capitale de la RDC, via le territoire de Lubero en début Mai 2025. Certains pensent qu’il s’agit d’un déploiement des éléments du M23/AFC.
par David Mayani
Le Comité International de la Croix Rouge (CICR) a facilité du 30 avril à mi-mai 2025, l’évaluation de centaines de militaires FARDC et des éléments de la PNC ainsi que leurs dépendants, de Goma vers Kinshasa. Ces hommes et femmes ont été d’abord conduits Lubero-centre, chef-lieu du territoire portant le même nom avant de prendre la direction de la capitale congolaise. Leur présence dans cette cité est perçue par nombreux comme une ruse.
« Ils sont suspects, ces gens qui sont cantonnés ici. Pourquoi viennent-ils dans des voitures aux vitres teintées ? », s’interroge un habitant de Lubero centre.
Des fausses affirmations, rétorquent des sources proches de la société civile, l’armée congolaise et quelques ONG contactées à ce sujet. Elles précisent que ce sont plus de 1300 militaires et policiers qui étaient cantonnés à Goma dans différentes bases de la Monusco et autres partenaires du Gouvernement congolais.
« Plusieurs convois des véhicules rendus disponibles par le Comité International de la Croix-Rouge, CICR ont été visibles à Lubero en provenance de Goma bien sûr. Même les hélicoptères de la Monusco ont effectué plusieurs rotations au chef-lieu du territoire de Lubero pour récupérer les militaires et les policiers désarmés, en direction de Beni pour Kinshasa », explique le Bourgmestre de la commune de Lubero, Kavahwere Balikwisha Joseph.
Sensibiliser avant l’action
L’autorité locale regrette de constater que des fausses nouvelles circulent dans son entité sur l’identité de ces militaires.
« J’apprends que les gens qualifient ces derniers des rebelles du M23/AFC. Est-ce qu’un rebelle peut être accueilli à Kinshasa comme un héros, comme c’était le cas avec ces patriotes », s’interroge-t-il.
D’après Kavahwere Balikwisha, les populations ne doivent pas se contenter de consommer les fausses nouvelles, plutôt d’approcher les autorités pour plus d’éclaircissements.
Pour Jackson Mumbere Vahalwire, Président de la société civile noyau Communal de Lubero, c’est par manque de communication de la part des autorités locales que certains habitants n’arrivent pas à comprendre la vraie raison de ces mouvements.
« Nous avons reçu beaucoup d’appels téléphoniques, mais aussi lu dans des groupes WhatsApp que Lubero est infiltré par le M23. C’est par après que nous avons appris la vérité à travers un communiqué de CICR. Il est toujours impérieux que ces actions sensibles soient communiquées à la population avant leur exécution », conseille-t-il.









