L’auditeur militaire supérieur de Kinshasa a convoqué, lundi 10 mars 2025, trois cadres du Parti du Peuple pour le Reconstruction et la Démocratie (PPRD), une formation politique du Président de la République honoraire, Joseph Kabila.
par Providence Birugho et Rechal Borive
Il s’agit du vice-président du PPRD, Aubin Minaku, le secrétaire permanent, Ramazani Shadary et son adjoint Ferdinand Kambere. Ils ont été invités pour éclairer la justice, selon l’invitation de l’auditeur.
En réaction, le secrétariat urbain du PPRD à Butembo, dans la province du Nord-Kivu, estime que les invitations lancées par la justice militaire sont contraires aux valeurs républicaines. Strong Kagheni, son communicateur, parle d’une « instrumentalisation » de la justice congolaise.
« Ces convocations sont une preuve de l’instrumentalisation de la justice pour intimider et museler l’opposition, aux fins d’imposer la réflexion à sens unique, la dictature et tuer la démocratie ainsi que ses valeurs en République Démocratique du Congo », dénonce-t-il.
Cette formation politique réaffirme son attachement aux valeurs républicaines et sa détermination dans la lutte pour la préservation de la souveraineté de la RDC et son intégrité territoriale.
Interrogé par rtvh.net sur la procédure de la Cour militaire, l’activiste des droits humains, Maître Muhindo Wasivinywa, déclare que la justice se trouve dans son droit de convoquer tout individu suspecté d’avoir commis une infraction.
« Si certains leaders politiques de l’opposition sont réellement suspectés d’avoir commis certains faits criminels, la justice est en droit d’ouvrir des dossiers judiciaires contre eux », indique-t-il.
D’après le communiqué du cabinet du Ministère de la Justice, Minaku, Shadary et Kambere sont soupçonnés de complicité avec la rébellion du M23/AFC. Les trois cadres du parti de l’ancien Président de la République, Joseph Kabila, sont interdits de sortir du territoire national jusqu’à nouvel ordre.