Le Président honoraire de la République Démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila Kabange s’est adressé au peuple congolais, la nuit de vendredi 23 Mai 2025. Il dénonce ce qu’il qualifie d’instrumentalisation de la justice congolaise pour des fins politiques.
par Martin Leku
Dans son discours, Joseph Kabila affirme que la justice a complètement « démissionné de ses responsabilités », dont celle de garante constitutionnelle des libertés publiques et du socle des valeurs, qui structurent l’identité et forgent l’unité nationale.
« … elle a complètement démissionné de ses responsabilités, se laissant ouvertement instrumentalisée à des fins politiques. Elle n’est donc plus qu’un instrument d’oppression, d’une dictature qui tente désespérément de survivre, à contre-courant de l’histoire, par la terreur et l’imposition de la pensée unique, un rôle peu louable qu’elle partage avec les milices tribales ainsi que la police et les services de renseignements, eux aussi détournés de leur noble mission de protection des citoyens et de sécurisation de l’État », fustige-t-il.
L’ex Chef de l’État congolais fait l’objet des poursuites judiciaires après la levée de ses immunités de sanateur à vie par la chambre haute du Parlement, jeudi dernier. Une démarche que son parti politique, le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) qualifie de « règlement de comptes ».
La dénonciation de Joseph Kabila intervient aussi au lendemain de l’arrêt de la Cour Constitutionnelle de la RDC condamnant son ancien Premier Ministre, Matata Ponyo à 10 ans des travaux forcés, pour détournement de deniers publics. Plusieurs analystes en droit considèrent cette décision de la justice comme « un revirement jurisprudentiel de la haute cour ».