Le Gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) annonce une série de mesures visant à maintenir le café et le cacao congolais sur le marché de l’Union Européenne (UE).

L’annonce a été faite lors d’un briefing presse co-animé, lundi 30 décembre 2024 à Kinshasa par Julien Paluku Kahongya, Ministre du commerce extérieur et Patrick Muyaya, Ministre de la communication, médias et porte-parole du Gouvernement.

Face à la presse, Julien Paluku a déclaré que la décision européenne visant à retirer le cacao et le café congolais de son marché, en raison du règlement « zéro déforestation », ne se justifie pas. Il a précisé que ces produits agricoles ne sont pas issus des zones victimes de la déforestation, plutôt des terres arables.

« Par conséquent, ils ne devraient pas être sanctionnés », a-t-il démontré.

Le Ministre du commerce extérieur a indiqué que les caféiers et les cacaotiers sont des arbres qui, une fois plantés, s’ajoutent à d’autres qui existent déjà pour absorber le dioxyde de carbone.

« La RDC dispose de 155 millions d’hectares de forêts. A côté de ça, nous avons 80 millions d’hectares de terres arables. Lorsque nous cultivons sur les 80 millions, nous ne violons pas le principe de la déforestation parce qu’on n’a pas touché aux 155 millions hectares. La confusion qui s’est établie c’est celle de ne pas savoir différencier, quand est-ce que la RDC a touché aux forêts et quand est-ce qu’elle a touché à ses terres arables ? », s’est-il interrogé.

Pour contourner cette décision européenne dont l’entrée en vigueur est prévue pour fin 2025, le Gouvernement congolais a décidé de renforcer le dialogue avec l’Union européenne via une tripartite impliquant la MONUSCO et Kinshasa. L’inclusion de la mission onusienne fait suite à sa présence dans les zones de conflit, afin qu’elle certifie que les champs de cacao ne sont pas issus de la déforestation.

« L’U.E doit expliciter son règlement, et le Gouvernement expliquera sa position afin que la RDC sorte de la liste des pays accusés de déforestation », a précisé Julien Paluku.

Le renforcement des institutions nationales dont l’ANAPEX, l’ONAPAC et l’OCC pour établir une certification nationale, fait partie des décisions gouvernementales annoncées. Objectif, limiter les intentions malveillantes, la délimitation des zones agricoles, forestières et urbanistiques, afin d’éviter toute confusion entre les terres cultivables et espaces de conservation.

Il en est de même du soutien à l’initiative du « Couloir vert Kivu-Kinshasa », reliant le Nord-Kivu à l’Ituri, principaux producteurs de cacao, la création d’un guichet unique pour la certification de tous les produits agricoles destinés à l’exportation et la collaboration avec les certificateurs internationaux comme FLOCERT et AFRICERT dans le but de résoudre les obstacles liés à la certification.

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