Une baisse des prix du café et cacao s’observe actuellement sur le marché en province de l’Ituri, au nord-est de la République Démocratique du Congo.

Le kilogramme de cacao par exemple, est passé de 7,4 à 6,7 dollars américains.

« Avant, on vendait le cacao à 7,4 USD mais aujourd’hui le prix a baissé à 6,7 USD. Chose que nous regrettons », indique Justin Apekapo, agriculteur de cacao en territoire de Mambasa.

Les agriculteurs et exportateurs du cacao et café lient cette baisse à l’annonce de l’entrée en vigueur, vers fin 2025 du règlement européen de lutte contre la déforestation. Un règlement qui pourrait entraîner l’exclusion du café et cacao congolais sur le marché européen avec des conséquences négatives sur l’économie locale.

L’opérateur économique Pacifique Eta pense que la décision de l’UE provoquera l’ajustement des prix sur le marché et facilitera la fraude. Selon lui, le Gouvernement de la RDC devrait chercher des nouveaux marchés favorables en Asie, en vue d’exporter ces produits.

« Nous avons quelques ouvertures au niveau de l’Asie, puisque la Chine c’est déjà une potentialité. Ça peut compenser ce gap », propose-t-il.

Pour sa part, l’acteur politique Luc Malembe estime par contre que l’exclusion du cacao et café congolais du marché européen pourra contribuer à l’amélioration de la situation sécuritaire en territoires de Mambasa et Irumu (en Ituri) ainsi qu’en territoire de Beni (au Nord-Kivu), où est signalé l’activisme des terroristes ADF.

« C’est dans ces zones que les ADF tuent des civils, agriculteurs, … ils (ADF) ont des gens qui vont vendre leur cacao et ont de l’argent. Il va falloir que notre Gouvernement saute sur cette occasion pour suspendre aussi la commercialisation et empêcher ainsi aux pays qui nous entourent d’en profiter », exhorte-t-il.

Le règlement européen vise à lutter contre la déforestation à l’échelle planétaire. Pour y faire face, Kinshasa projette un dialogue avec l’Union Européenne, incluant aussi la MONUSCO. Il envisage aussi la mise en place d’une certification nationale de la production agricole, la création d’un couloir vert reliant le Kivu à Kinshasa.

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