Le politologue Julien Paluku Kahongya donne son avis sur la « révision ou le changement » de l’actuelle Constitution de la République Démocratique du Congo. Il considère l’initiative du Chef de l’État, Félix Tshisekedi comme une voie pour la 4e République.

Dans sa tribune publiée dimanche 8 décembre 2024, Julien Paluku Kahongya a étayé ses arguments sur le système de gouvernance congolais depuis l’accession de la RDC à son indépendance (1960). L’expert en décentralisation a fait remarquer que ni l’État fortement centralisé (1960-1997) ni l’État fortement décentralisé, moins encore le régime politique hybride (ni parlementaire, ni présidentiel), n’ont apporté des solutions aux problèmes des congolais. Selon lui, 64 ans après, le pays navigue entre « tâtonnement, pauvreté et immobilisme ». Il estime que l’actuelle Constitution a doté le pays d’un régime hybride en ce sens qu’il n’est ni parlementaire ni semi-présidentiel.

« La France de laquelle nous tirons souvent beaucoup de notre expérience constitutionnelle, à un certain moment, elle est passée de la 4e à la 5e République, et bien évidemment à travers le référendum. C’était en réponse à l’instabilité de la 4e République marquée par une série de gouvernements avec 19 Premiers Ministres différents, seulement en 13 ans. Et la République Démocratique du Congo n’est pas loin d’un tel scénario, car la moyenne de vie du gouvernement est de 15 à 18 mois. Ce qui fait que nous sommes à plus de 50 Premiers Ministres depuis 1960. Fort de tous ces arguments, je saisis l’opportunité pour appeler à un nouveau vocable dans le microscope politique congolais à la suite de l’appel du Chef de l’État. Ce vocable s’appelle, vivement la 4e République. Cette république est importante 64 ans après parce que les 3 autres républiques n’ont pas été une panacée pour les multiples problèmes », a-t-il évoqué.

Système fédéral

L’ancien gouverneur de la province du Nord-Kivu pense que le contenu de la nouvelle démarche constitutionnelle doit être centrée sur le « fédéralisme ».

« Pour moi, la 4e République est l’unique voie par laquelle nous devons expérimenter notre mécanisme à travers le fédéralisme. J’ai dirigé une province d’une superficie de 59 000 Kilomètres carrés, c’est le Rwanda et le Burundi réunis. Je crois que l’expérience des États-Unis d’Amérique avec les États fédérés pourrait inspirer notre nouvelle expérience de ce que j’appelle vivement la 4e République », a-t-il proposé.

Parlant de l’opportunité de la révision ou du changement de la Constitution congolaise, Julien Paluku Kahongya a soutenu que le contexte s’y prête bien, car c’est le début du mandat.

« Nous ne sommes pas dans un temps suspect. Nous sommes au début du mandat. On ne peut croire qu’on le fait parce qu’on vise le glissement. C’est donc un contexte qui s’y prête bien », a-t-il défendu.

Le président national du parti politique, Bloc Uni pour la Renaissance et l’Émergence du Congo (BUREC) plaide pour la constitution d’une commission composée des anciens gouverneurs, présidents des assemblées provinciales et ceux de deux chambres du parlement, chefs des gouvernements et d’autres personnalités qui ont exercé le pouvoir d’État depuis 1960, afin de réfléchir autour de la question.

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