Une controverse s’installe autour des auteurs de massacres des populations civiles en territoire de Lubero, dans la province du Nord-Kivu, à l’Est de la République Démocratique du Congo. Deux groupes armés actifs dans le secteur des Bapere et en chefferie des Baswagha s’entraccusent.
par la Rédaction/RTVH
La Radio Télévision Victoire Horizon (RTVH) et la Radio Moto Butembo-Beni (RMBB) ont conjointement mené une enquête dans la zone sur la question. Plusieurs habitants réfutent la thèse des terroristes ADF comme auteurs de ces crimes. Ils accusent plutôt les éléments du groupe armé Union des Patriotes pour la Libération du Congo (UPLC).
Des accusations mutuelles entre UPLC et RNL
Accusation rejetée par John Mangaiko, porte-parole de ce mouvement armé. À l’en croire, son groupe s’emploie dans la protection de la population et non le contraire. Il accuse plutôt les éléments Maï-Maï du groupe de Résistance Nationale Lumumbiste (RNL), commandé par un certain Tango Fort, d’en être auteur.
« Ce sont des gens qui sont autour d’un certain Olingi qui ont créé un groupe appelé RNL dirigé par un certain Tango Fort. Ils sont en train de se déguiser pour tuer la population. Quand ils tuent, ils écrivent ça au nom de la synergie de groupes Wazalendo. Nous avons des preuves très suffisantes », affirme-t-il.
Contacté par RTVH et RMBB, le responsable du mouvement RNL, Afande Foudre pointe du doigt accusateur, les éléments de l’UPLC qui ont récemment tendu une embuscade aux soldats des FARDC.
« Si vous demandez aux commandants des FARDC à Butuhe, Rwarwa, Musenge, ils vous diront que les éléments de l’UPLC leur ont tendu une embuscade. Ce sont les miliciens de l’UPLC qui viennent tuer les gens ici. Ils ont même abattu un agent de l’Agence Nationale de Renseignement (ANR) en présence des FARDC », révèle-t-il.
Des témoignages accablants des capturés de l’UPLC
À l’occasion, il a présenté à nos enquêteurs deux capturés du mouvement UPLC qui sont passés aux aveux.
« Nous ne sommes pas des combattants ADF. Nous sommes du groupe UPLC. Notre commandant c’est le général Mayani. Les anciens combattants du groupe nous disent souvent qu’ils partent en patrouille et nous laissent au camp. Mais, nous sommes souvent étonnés d’apprendre que les gens sont tués après leur passage », témoigne un capturé UPLC.
Depuis mi-juin 2024, la société civile du territoire de Lubero dénombre plusieurs centaines de civils tués dans le secteur des Bapere et en chefferie des Baswagha.
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