La Cour Constitutionnelle de la République Démocratique du Congo (RDC) a rendu son verdict dans l’affaire du détournement des fonds destinés au Parc Agro-industriel de Bukanga Lonzo. C’était au cours de son audience publique de mardi 20 Mai 2025 en ville de Kinshasa.

La Haute Cour de la RDC a condamné l’ancien Premier Ministre Matata Ponyo Mapon à une peine cumulée de 10 ans de travaux forcés. Il est jugé coupable des infractions du détournement de plus de 156 millions de dollars américains avec son coaccusé, l’homme d’affaire sud-africain Christo Grobler. Mais aussi, d’une somme de 89 millions dollars américains avec Deo Mutombo Mwana Nyembo, ancien Gouverneur de la Banque Centrale du Congo. Ses deux coaccusés ont, quant à eux, écopé 5 ans des travaux forcés.

« La Cour Constitutionnelle siégeant en matière répressive au premier et dernier ressort, dit établi en fait et en droit l’infraction du détournement des sommes de 156 849 413 dollars américains mis en charge de Matata Ponyo Mapon et Christo Grobler, condamne chacun à 5 ans des travaux forcés. Dit établi en fait et en droit l’infraction du détournement de la somme de 89 000 000 de dollars américains mis en charge de Matata Ponyo Mapon et Deo Mutombo Mwana Nyembo. En conséquence, condamne chacun à 5 ans des travaux forcés. Dit que les deux infractions de détournement des deniers publics commises par le prévenu Matata Ponyo sont en concours matériel, le condamne à une peine cumulée de 10 ans des travaux forcés », explique l’extrait du verdict lu par le Président de la Cour Constitutionnelle de la RDC, Kamuleta Badibanga Dieudonné.

Privation des droits civiques

Selon l’arrêt de la Cour Constitutionnelle, Matata Ponyo et Mutombo Mwana Nyembo sont privés de leurs droits civiques, c’est-à-dire droits de vote et d’éligibilité, 5 ans après l’épuisement de leurs peines. Il en est de même de leur interdiction d’accès aux fonctions publiques. Par contre, Christo Grobler sera expulsé du territoire congolais après l’exécution de sa peine.

La Cour Constitutionnelle a jugé les trois prévenus par défaut suite à leur refus de se présenter physiquement à l’audience. Ces derniers dénoncent un procès politique.