La réglementation des heures de travail dans le secteur du commerce en RDC, une mesure du Ministre de l’emploi et travail, fait réagir des employeurs et employés de la ville de Butembo, à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC).

Cette mesure est contenue dans une note circulaire signée le 4 novembre 2024 par Ephraim Akwakwa Nametu. Selon ce document, les travailleurs employés dans le secteur du commerce travailleront désormais de Lundi à Vendredi, de 8 à 16 heures. Le samedi, le boulot ira de 8h à 13h. S’agissant de la pause, elle est prévue entre 12h et 12h30 soit 30minutes.

La réglementation du travail dans ce secteur vise la sauvegarde de la paix sociale et de l’ordre public. Elle est prise conformément à l’article 119 du code de travail. Ce dernier stipule que « l’horaire de travail dans le secteur du commerce ne peut excéder 45 heures par semaine et 8 heures par jour.

A Butembo, la ville commerciale de la province du Nord-Kivu, cette mesure est diversement commentée. Certains employeurs pensent que le Gouvernement congolais devrait prioriser la restauration de la paix et diminuer les taxes avant de prendre une telle mesure.

« Ouvrir à 8h et fermer à 16h, c’est possible mais ça ne doit pas être imposé. Normalement, il fallait nous consulter sur la question. Personnellement, je m’oppose à cette décision. Le Gouvernement devrait regarder prioritairement la question de la multiplicité des taxes. Mais aussi, l’insécurité qui s’observe dans les alentours de Butembo et qui étouffe notre clientèle », réagit un employeur-tenancier d’un magasin de renom au centre-ville de Butembo.

Pour sa part, Shukuru Le Chretien, l’un des travailleurs à la maison commerciale Mutoka Mbali Shop, affirme ne pas être gêné par l’horaire habituel de travail qui va de 7 heures à 18 heures. Il plaide plutôt pour l’amélioration des conditions salariales des employés de ce secteur.

« Nous ouvrons souvent à 7h et c’est devenu normal. Je ne suis pas gêné parce que je prépare mon avenir. Ce que nous souhaitons, c’est l’augmentation de nos salaires », déclare-t-il.

La circulaire du Ministre de l’emploi et travail adressée aux employeurs et travailleurs, fait suite aux plaintes pour lesquelles il est saisi sur la violation du code du travail. Les heures prestées au-delà de la durée légale sont considérées comme heures supplémentaires et donnent droit à une majoration de salaire, prévient-il.

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