En ville de Butembo, dans la province du Nord-Kivu, des organisations de la société civile ont participé, jeudi 28 novembre 2024 à la session de restitution du forum national de partage d’expériences sur la mise en œuvre de l’agenda femmes, paix et sécurité, et la validation des techniques de la troisième génération du plan 1325.

L’activité a été organisée dans la salle FEC, en marge du 24e anniversaire de la Résolution 1325 et des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre à l’égard des femmes et filles. Elle s’inscrit dans le cadre du projet « MUDA WA AMANI 2 ».

Lancé officiellement par le Maire de Butembo, ce cadre a permis aux participants d’échanger autour des avancées et défis de la mise œuvre de cette Résolution au Nord-Kivu, particulièrement dans la partie Grand nord.

« Il y a des progrès en matière de participation de la femme dans la vie publique au niveau du Gouvernement, de l’enseignement, de la société civile où on voit un dynamisme des femmes pour la prise en compte de leurs droits. Mais au-delà de ça, il y a des défis qui ralentissent cette résolution. C’est notamment, la persistance des conflits armés, de certaines normes sociales liées au système de nomination (masculinité rigide) qui tendent à rendre invisible le travail de la femme à la paix et au processus de développement », a évoqué Christian Mupika, coordonnateur du secrétariat provincial de la Résolution 1325 au Nord-Kivu.

Des préoccupations des organisations locales

Jean Ishara, chef de projet au sein de l’ONG AAP, affirme que les préoccupations majeures des organisations locales restent la domestication de l’agenda femme, paix et sécurité ainsi que le forcement de leurs capacités.

« La préoccupation majeure des organisations locales se résume en la domestication de l’agenda femme, paix et sécurité. Il y a un niveau de connaissance faible de la Résolution et du Plan d’action national de la RDC, un besoin énorme de renforcement des capacités sur le plan de partenariat et de mobilisation des fonds pour les organisations féminines de la ville de Butembo. Les participants ont émis le vœu de voir la mise en œuvre effective de la stratégie nationale du P-DDRC-S qui voudrait qu’à chaque ex-combattant, on appuie deux personnes membres de la communauté », a expliqué Jean Ishara.

Prenant à part à cet atelier, Maître Maguy Panza, présidente de l’ONG Solidarité des Associations Féminines pour des Droits de la Femme et de l’enfant (SAFDF), a salué l’intégration du nouveau pilier du plan 1325 axé sur les conflits armés et les interventions humanitaires. Cela s’ajoute aux quatre autres de départ dont la prévention des violences, la protection des civils, la participation dans les instances de prise des décisions et le relèvement communautaire.

La session de restitution du plan a été organisée par le Consortium HEKS EPER, AAP et ASP asbl sous l’accompagnement de la Division Provinciale du Genre et le Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Réinsertion (P-DDRC-S) avec l’appui financier du Fonds de cohérence pour la Stabilisation.

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