Les coordinations de la société civile de Butembo et Lubero déplorent l’aggravation de la crise sécuritaire et humanitaire dans la partie grand Nord de la province du Nord-Kivu, à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC).
par Martin Leku
Les animateurs de ces deux coordinations des forces vives se sont réunis en ville de Butembo, mardi 25 février 2025. Au cours de la rencontre, ils ont peint un tableau sombre de la situation socio-sécuritaire en territoire de Lubero et en ville de Butembo. Une situation liée à l’avancée des rebelles du M23/AFC soutenus par le Rwanda, le pillage des biens de la population par des militaires incontrôlés des Forces Armées de la RDC qui fuient le front.
La société civile fustige les conflits entre les groupes armés locaux signalés à Lubero avec des conséquences sur les habitants, dont les déplacés internes, les tueries des civils par des terroristes d’Allied Democratic Forces (ADF), dans la chefferie des Baswagha et en secteur des Bapere.
Déplacement de population et fonctionnement difficile des structures sanitaires
Elle note aussi le déplacement massif de la population à Lubero, la détérioration des conditions carcérales des détenus de la prison de Kakwangura, estimés à 1632 personnes vivant dans la promiscuité et l’insuffisance en denrées alimentaires.
« Plusieurs structures sanitaires ont fermé leurs portes à Lubero et d’autres fonctionnent difficilement avec des stocks presque vides en médicaments malgré le nombre croissant des patients. En ville de Butembo, les structures sont dépassées par les patients en majorité de déplacés dépourvus des moyens financiers. Il en est de même des perturbations des activités scolaires en territoire de Lubero », lit-on dans leur déclaration rendue publique, mercredi 26 février.
Des recommandations au Chef de l’État et au Gouvernement
Face à cette situation, la société civile demande au Président de la République, Félix Tshisekedi, de donner des instructions claires déterminant les attributions entre le Gouverneur militaire du Nord-Kivu et le commandant des opérations, capaciter les agents de renseignements et les doter des moyens conséquents pour leur efficacité sur terrain.
Au Gouvernement Congolais, de doter les FARDC et les Volontaires pour la Défense de la Patrie, VDP appelés Wazalendo des moyens nécessaires et améliorer leurs rémunérations. Les forces vives plaident également pour le désengorgement de la prison de Kakwangura en libérant certains détenus condamnés pour des faits bénins et la mobilisation d’une assistance humanitaire en faveur des déplacés.
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